22 février 2017

Carnaval

Un premier roman exceptionnel, basé sur des faits réels survenus à la Nouvelle-Orléans en 1919.

Au cœur du Sud profond, La Nouvelle-Orléans, construite sur des marécages en dessous du niveau de la mer, a toujours été aux prises avec tornades, inondations et épidémies de toutes sortes. La nature du sol en fait une cité qui s’affaisse, où les morts ne peuvent être enterrés. Alligators, serpents, araignées hantent ses marais. Nombre de menaces ont toujours plané au-dessus de la ville. Et pourtant…
Lorsqu’en 1919 un tueur en série s’attaque à ses habitants en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le vaudou. Les victimes étant siciliennes, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.


Carnaval de Ray Celestin

Carnaval de Ray Celestin, 493 pages, Éditions du Cherche Midi, 2015

Mon avis : Carnaval de Ray Celestin nous propulse en Nouvelle-Orléans à l'aube des années 20 alors qu'un tueur en série rôde. Il s'agit du Tueur à la hache qui a réellement existé. Ce tueur ainsi qu'une lettre écrite de sa main (qui est une retranscription de la vraie lettre du Tueur à la hache) vont servir de point d'ancrage à ce roman. On va suivre plusieurs personnages : Michael Talbot (policier), Luca D'Andrea (ancien policier fraîchement sorti de la prison où il s'était retrouvé "grâce" à Michael Talbot), John Riley (journaliste auquel le Tueur à la hache à envoyé la lettre) et Ida Davis (secrétaire dans une agence privée qui rêve de devenir détective) aidée par un certain... Louis (Lewis) Armstrong dans ses débuts.

Ce roman est extrêmement agréable à lire. La plume de l'auteur est très fluide. L'intrigue est un peu longue à bien se mettre en place au départ, mais on ne s'en rend pas vraiment compte : il y a tout un décor très riche à planter, avec un milieu culturel très diversifié. L'auteur aborde clairement le sujet de la ségrégation qui était très marqué à cette époque. Le tout est entouré de vaudou, de mafia, de jazz, de tempêtes... tout pour nous tenir en haleine du début à la fin.

Les personnages sont bien creusés. On s'attache rapidement à chacun d'entre eux. Même Luca D'Andrea, et ce, malgré ses antécédents.
Michael Talbot est un personnage auquel on ne peut qu'adhérer compte-tenu de la façon dont il mène sa vie personnelle malgré la période dans laquelle on se situe. C'est un personnage qui n'est pas forcément très bien vu par ses collègues : il est plutôt vu comme l'indésirable qui fait mettre ses collègues véreux derrière les barreaux. Il ne va pas être épargné dans ce livre. On peut dire que l'auteur n'a pas de pitié pour ses personnages.
Ida Davis est un personnage attendrissant mais surtout fort : on a quand même face à nous... une femme... métisse... qui n'hésite pas à prendre des risques et aller sur le terrain pour enquêter dans les années 20... Aucun doute, ce personnage a du potentiel !

Je le disais plus haut, l'intrigue ne se met pas complètement en place dès le départ, mais ce n'est pas du tout un soucis. On ne ressent pas de temps mort au cours de la lecture. Chaque personnage va enquêter de son côté, sans qu'il y ait de mise en commun des données recueillies par chacun. Et chacun de son côté va découvrir des choses différentes. Finalement c'est un peu à nous, lecteurs, d'assembler toutes les pièces du puzzle. Contrairement à une intrigue classique avec des meurtres et un tueur, ici on a des meurtres, un tueur et tout le contexte politique et social de l'époque qui s'y rattache. Enfin l'épilogue va faire se rencontrer certains personnages et nous annonce un deuxième opus des plus intéressant !

Ce livre est mon premier coup de cœur 2017. Je le conseille vivement les yeux fermés à tout amateur de thriller qui se respecte. Je précise que le deuxième livre de l'auteur, Mascarade, qui fait suite à Carnaval, est déjà sorti. Pour ma part je pense que je ne vais pas résister longtemps.

21 février 2017

Terre de Sendre, Livre 1 : Le rite de Lumness

Que peut-on faire d’une jeune fille qui, sur un coup de tête, vient de ruiner les projets politiques que l’on avait bâtis autour d’elle ?
L’envoyer au couvent paraissait une bonne idée...
Avec l’accroissement des troubles aux frontières du monde connu, Sendre va découvrir au gré de ses rencontres que le monde n’est pas aussi manichéen qu’elle le pensait, et que trahisons et alliances peuvent bouleverser la donne, quel que soit le camp dans lequel on se tient.




Terre de Sendre, Livre I : Le rite de Lumness de Matthieu Fichez, 643 pages, Librinova, 2016

Mon avis : J'ai été contactée par l'auteur de Terre de Sendre, Matthieu Fichez, via Babelio, pour me présenter ce roman auto-édité. La présentation qui en était faite était plutôt convaincante. En farfouillant j'ai trouvé beaucoup d'avis positifs. J'ai donc décidé de lui laisser sa chance. J'ai acheté ce livre au format numérique : à ce moment-là il n'était pas encore disponible en version papier, mais je viens de découvrir que c'était désormais le cas, en passant directement par le site de Librinova.

Ce premier tome commence avec le personnage de Sendre, fille du chevalier de FlammeBois, du royaume de Chasèle. Elle va être témoin d'une attaque de créatures dans leur domaine, au cours de laquelle elle ne va pas rester inactive et va sauver la vie de sa mère et sa sœur en tuant l'une de ces créatures. Compte-tenu de cet exploit, son père va décider de lui affecter un précepteur, Roland, auquel Sendre est tout particulièrement attachée. Des sentiments vont rapidement naître entre les deux personnages. Cependant le père de Sendre a d'autres projets pour elle et les choses vont très mal se terminer. On va alors suivre l'évolution de Sendre jusqu'à ses 18 ans, si mes souvenirs sont bons. Elle va passer par beaucoup d'épreuves différentes, mais je ne vous en dis pas plus. En parallèle, on découvre de nombreux personnages dont Hinriegh issu d'un royaume prônant la magie noire, et Mist et Yothol, un magicien et un elfe, pour ne citer qu'eux.

Mine de rien ce livre est assez consistant : d'après amazon, la version papier fait 643 pages, donc c'est quand même un bon petit pavé... qui se lit très bien et très vite malgré ses défauts. Pour commencer j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de répétitions : dans un même paragraphe, voire et surtout dans une même phrase avec le même mot pouvant être répété jusqu'à 3 fois... De temps en temps ça passe, mais j'ai trouvé que c'était un peu trop fréquent.
Le style d'écriture est assez aléatoire. Certains passages peuvent être écrits sur un ton très sérieux, presque guindé, et d'autres sont beaucoup plus "relâchés" avec des personnages qui en perdraient presque (je dis bien presque) leur crédibilité. J'ai eu quelques problèmes de compréhension avec certaines phrases : j'ai eu beau les relire encore et encore, je n'en ai jamais compris le sens. Pour le coup je vous rassure ça doit concerner deux ou trois phrases grand maximum dans tout le livre, ce n'est donc pas un drame (rappelons par ailleurs qu'il s'agit d'un premier livre).
Gros soucis que j'ai également rencontré : la temporalité. J'étais complètement perdue en particulier pour Sendre, mais pas que. J'ai eu l'impression qu'on avançait très vite dans le temps pour certains personnages, mais beaucoup moins pour d'autres, pour finalement en arriver à un même moment à la fin du livre. Ça a rendu ma lecture difficile, j'avais vraiment du mal à me rendre compte du temps qui s'était écoulé d'un chapitre à l'autre pour tel ou tel personnage...

Côté personnages justement, le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont tous très fouillés. Chacun a sa personnalité propre. L'auteur a vraiment réussi à donner de la profondeur à chacun d'entre eux. Sendre est sans cesse tiraillée entre sa conscience morale et ce que la logique ou plutôt ses supérieurs vont lui dicter. Elle n'a pas eu une vie facile mais elle sait se défendre et n'hésite pas à parler tout haut au risque de s'attirer des ennuis.
Hinriegh est un personnage un peu déstabilisant. De son côté on a plutôt l'impression d'être du côté des "méchants" mais pourtant il me fait l'effet de quelqu'un de droit et de juste. À voir par la suite comment va évoluer son personnage, mais il m'intrigue quand même beaucoup.
En revanche j'ai trouvé le duo Mist et Yothol en décalage par rapport au reste. Ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier les passages les mettant en scènes ceci dit. D'ailleurs paradoxalement j'aime beaucoup ce duo de personnages. Avec eux le ton semble plus à la rigolade, d'où cette sensation que je pouvais avoir de décalage. On a presque du mal à les prendre au sérieux. Et pourtant c'est clair qu'il ne faut pas les chercher ces deux-là !

Au final dans tout ça, on termine ce livre avec beaucoup de questions en tête. On voit défiler la vie de chacun, pour certains des moments de leur vie, pour finalement arriver à cet instant où tout se rassemble et où la grande question est "finalement qui sont les méchants ?". C'est un peu ce qui fait l'originalité de ce livre : l'auteur ne nous décrit pas des gentils d'un côté, des méchants de l'autre. Il décrit des personnages, à nous de savoir si on les aime ou pas. Mais on ne sait pas si un clan va devoir se battre contre l'autre, ou si les deux vont s'allier pour combattre un ennemi tapi dans l'ombre qu'on devine un peu tout au long de la lecture. Pour ma part je vois ce livre comme un premier tome qui permet de planter le décor. Et ce décor n'est pas des moindres. J'ai été totalement emballée par cet univers très riche que Matthieu Fichez a créé, par les personnages auxquels il a donné naissance. Si bien que les points négatifs que j'ai pointés du doigt en début d'article, concernant le style d'écriture, passent au second plan. Les défauts sont là, on ne va pas les nier (pour ma part en tout cas) mais ils sont "gommés" par la richesse de cet univers et tout le mystère qui gravite autour.

J'ai vraiment hâte de découvrir le deuxième tome, je ne sais pas pour quand il est prévu. Mais j'espère pouvoir rapidement obtenir les réponses, au moins à une partie, des questions que je me pose.

20 février 2017

Secrets d'outre-tombe

2001. Guatemala. Le petit village montagneux de Chupan Ya est le théâtre d'une étrange cérémonie : l'exhumation des squelettes de femmes et d'enfants massacrés par l'armée lors de la guerre civile qui ravagea le pays vingt ans auparavant...
Appelée en renfort par une organisation humanitaire, l'anthropologue judiciaire Temperance Brennan supervise les fouilles. Une tâche d'autant plus macabre que cette découverte semble faire écho à celle, beaucoup plus récente, du cadavre putréfié d'une jeune fille gisant dans une fosse septique de la capitale guatémaltèque. Y a-t-il un lien entre ces deux affaires ? Malgré les tentatives d'intimidation et la pression des autorités locales, Tempe se jette corps et âme dans une double enquête riche en surprises et en rebondissements sanglants...


Secrets d'outre-tombe de Kathy Reichs

Secrets d'outre-tombe de Kathy Reichs, 440 pages, Pocket, 2008

Mon avis : Avec Secrets d'outre-tombe de Kathy Reichs, nous quittons le Québec pour découvrir le Guatemala où Temperance Brennan exerce son activité d'anthropologue judiciaire sur un site de fouilles en lien avec des meurtres anciens de familles par l'armée locale. En parallèle, elle va être sollicitée par les autorités guatémaltèques pour enquêter sur la découverte d'un cadavre dans une fosse septique.

Pour commencer, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Temperance Brennan dans une nouvelle enquête. J'avais abandonné cette série de livres de Kathy Reichs depuis bien trop longtemps. J'avais commencé à me lasser d'un schéma assez répétitif sur les livres précédents, avec une Temperance qui se retrouvait systématiquement mise en danger au niveau personnel, que ce soit elle, ou sa famille / ses amis de façon plus générale. Si bien qu'on se retrouvait avec un final assez prévisible.

Ce que j'ai aimé dans Secrets d'outre-tombe, c'est qu'on quitte le cadre habituel du Québec pour se retrouver dans un pays radicalement différent, avec des lois différentes, et une notion de la sécurité différente également. On sent que Brennan est en danger à chaque instant dans ce pays, ce qui instaure un climat de tension constant. La plume de l'auteure est très agréable à lire.

Dans ce livre, Temperance est un personnage sensible, ce qui était déjà le cas dans les livres précédents. Elle s'implique pleinement dans les enquêtes qu'elle mène, tout en essayant de faire le point dans sa vie, et de ne pas succomber à ses vieux démons.
D'une certaine façon j'ai l'impression que ce livre permet d'ouvrir un peu l'horizon sur la relation entre Brennan et Ryan. Je n'ai pas été très fan des différents passages "je t'aime, moi non plus", que ce soit aussi bien avec Ryan qu'avec Galiano (une ancienne connaissance de fac de Ryan qui se retrouve à enquêter au Guatemala avec Brennan). Mais bon, si ça peut permettre de fixer les choses une bonne fois pour toute avec Ryan, pourquoi pas. Ceci dit, on n'est sûr de rien sur leur compte en fermant ce livre...

L'intrigue est extrêmement bien menée. On ne se doute à aucun moment de l'identité du coupable. L'auteure nous offre pas mal de pistes mais impossible de savoir laquelle est la bonne. On va de surprise en surprise. En revanche pour le final, je l'ai vu venir, l'enchaînement des évènements était assez évident. Ce seul point négatif, ici, reste donc une constante dans les livres de Kathy Reichs et surtout, pour le coup, ça a été amené de façon trop évidente. J'avais juste envie de secouer Brennan pour qu'elle ouvre les yeux sur ce qui était en train de se passer...

Quoiqu'il en soit c'était une très bonne lecture, et j'ai vraiment apprécié de retrouver Brennan.

19 février 2017

Les 100, tome 3 : Retour

Survivre.
Le manque d'oxygène à bord de la Colonie a déclenché une panique meurtrière. Seuls les plus chanceux ont pu emprunter les dernières navettes partant en direction de la Terre.
Aimer.
Cette nouvelle apocalypse plonge les 100 dans l'angoisse : qui parmi leurs proches a survécu à l'atterrissage ? Les retrouveront-ils à temps ?.
Manipuler.
Bien décidé à conserver le pouvoir, le vice-chancelier n'hésitera pas à faire taire quiconque tentera de lui résister.
Combattre.
Prêts à tout pour garder leur nouvelle liberté, Clarke, Bellamy, Wells et Glass devront chacun affronter leur destin pour sauver leur idéal. L'ultime compte à rebours a commencé.




Les 100, tome 3 : Retour de Kass Morgan, 346 pages, Robert Laffont, 2015

Mon avis : Et voilà, j'en ai enfin terminé avec cette trilogie qui amène un groupe d'adolescents prisonniers à revenir sur Terre plusieurs années après une attaque nucléaire pour déterminer si oui ou non l'atmosphère est toxique de façon à, peut-être, permettre à toute la population de s'évader du vaisseau dans lequel l'oxygène commence à manquer. Ceux qui me suivent le savent : les deux premiers tomes ne m'ont pas du tout conquise, les amourettes prenant largement le pas sur l'aspect science-fiction de la chose. C'est donc sans surprise, aucune, que je vous annonce que ce dernier tome ne m'a pas convaincue que j'avais tort.

Je tenais à le lire car j'étais quand même bien curieuse de savoir quelles découvertes les héros seraient amenés à faire sur cette Terre qu'ils ne connaissent pas. Finalement j'ai été trop optimiste : pas de découvertes nouvelles si ce n'est une qu'on voyait venir à 10km à la fin du tome 2, et encore elle n'a rien à voir avec la Terre à proprement parler, et en plus on passe dessus à une vitesse affolante.

Bref, pour ma part cette saga n'est pas mémorable, la trame globale est assez prévisible, il n'y a pas vraiment de surprise à quelques exceptions près. Au final on a plutôt un fond de science-fiction qui sert de prétexte à des histoires d'amour sans grand intérêt.


12 février 2017

In My Mailbox #10

In My Mailbox
Mis en place par Kristi du blog The Story Siren, In My Mailbox est le moyen de partager les livres reçus/achetés sur la semaine (sauf qu'ici je le fais sur le mois). En France, le rendez-vous a lieu sur le site de Lire ou Mourir.

Bonjour à tous ! Me revoili me revoilou pour un IMM du mois de février. J'ai essayé de me tenir à ma résolution, et je dois dire que j'ai été assez sage. Mais ça s'est révélé très difficile !



Pour commencer, j'ai reçu Block 46 de Johana Gustawsson de la part de ma meilleure amie : un thriller dans lequel j'ai hâte de me plonger !
J'ai acheté The Revolution of Ivy d'Amy Engel, histoire de terminer ce diptyque. Là encore j'ai hâte de le découvrir.
Et enfin les deux petits derniers achats France Loisirs (dont un en échange de 100 points club) : La dernière étoile de Rick Yancey, même si je n'ai toujours pas lu le premier tome (mais j'ai peur de me retrouver avec des sagas dépareillées si j'attends trop longtemps !) et La fille dans le rétroviseur de Linwood Barclay, auteur de thrillers avec lequel je suis rarement déçue !
N'hésitez pas à me dire si vous avez lu un de ces livres, et ce que vous en avez pensé.

Bonne semaine et bonnes lectures à tous !

08 février 2017

Le Règne, tome 1 : La Saison des démons

Un tigre, une guéparde, un bouc.
Un trio de mercenaires unis par cette réalité intemporelle :
l'union fait la force.

Car le règne de l'Humanité est révolu.

Et de ses cendres est né le règne de la violence.



Le Règne, tome 1 : La Saison des démons d'Olivier Boiscommun & Sylvain Runberg, 55 pages, Le Lombard, 2016

Mon avis : Avec ce premier opus, nous faisons la connaissance avec Isaac, Octavia et Pantacrius, des mercenaires. Tous trois vos offrir leurs services aux Arbatach, un peuple de "chats", pour les aider à parvenir jusqu'au Shrine indemnes.

Ce qui m'a attiré dans cette BD, ce sont les graphismes. La couverture est vraiment très réussie et l'intérieur ne m'a pas déçue... côté graphisme...

Côté construction de l'histoire c'est autre chose. On arrive en plein dans le feu de l'action. Ce ne serait pas un problème en soi si on avait un peu plus d'explications à l'issue de la bataille. Au final, on retrouve pas mal de scènes de combats, qui démarrent au quart de tour. À tel point que le décor a à peine le temps d'être planté. Et beaucoup de questions restent en suspens. En particulier, le Shrine... Je suppose que c'est une sorte de havre, d'abri avec un espace assez conséquent, mais sans certitude (finalement on a un petit "teaser" à la fin du livre).

Par ailleurs, on comprend au fil des pages qu'on se trouve dans un monde post-apocalyptique avec les ruines de la Tour Eiffel notamment, mais on ne sait pas vraiment comment on en est arrivé là, ce qui est un peu dommage. On sait juste que c'est arrivé brutalement.

Bref, j'ai trouvé l'ensemble de la trame un peu trop brouillon. Alors je me dis que ce premier tome est peut-être là pour annoncer les personnages, et que les questions que je me pose auront une réponse dans le tome suivant. Mais si on reste sur le même mode, pas sûr que j'aille au-delà du deuxième... En tout cas pour finir sur une note positive, je le redis : le graphisme vaut vraiment le détour.

07 février 2017

S.

Une étudiante ramasse un livre égaré. À l’intérieur, une série de notes révèlent un lecteur captivé. La jeune femme annote le livre à son tour, puis le repose à l’endroit où le lecteur inconnu l’a laissé. Ainsi commence un chassé-croisé qui va entraîner les deux étudiants – Eric et Jennifer – dans une aventure inouïe.
L’auteur du roman est V.M. Straka, l’écrivain le plus énigmatique du XXe siècle. Il a fasciné des milliers de personnes avant de mourir assassiné en 1946, sans que nul n’ait jamais découvert son identité.
La clé de son mystère se trouve-t-elle dans son dernier ouvrage –
Le Bateau de Thésée – que les deux étudiants passent au crible ? C’est l’histoire de S., un homme qui a perdu la mémoire et se retrouve embarqué de force sur un étrange bateau à l’équipage monstrueux, avec une seule idée en tête : survivre pour trouver qui il est.
Eric et Jennifer sont prêts à tous les sacrifices pour lever le voile sur cet écrivain de génie. Ils ne sont pas les seuls…




S. de J. J. Abrams et Doug Dorst, 489 pages, Michel Lafon, 2014

Mon avis : S. est un livre particulièrement complexe à lire, que j'ai toujours laissé de côté pour le jour où j'aurais vraiment le temps de le décortiquer. Dans ce livre il y a deux histoires. D'une part Le Bateau de Thésée, le dernier livre de l'auteur V. M. Straka, qui relate les aventures de S. qui est amnésique et qui tente de découvrir qui il est. Et d'autre part, il s'agit de l'histoire de Jen et Eric, qui vont faire connaissance via des annotations dans la marge de ce livre. Tous les deux vont tenter de percer à jour l'identité de l'auteur qui, à ce jour, reste inconnue. Rapidement on va se rendre compte que l'histoire de S. est particulièrement intriquée avec celle de l'auteur.

Du point de vue de la construction du livre : c'est un livre-objet très bien réalisé, en plus du livre et des annotations, des éléments vont être mis entre les pages, comme des cartes postales, des extraits de journaux... La complexité réside dans le fait de lire les deux (histoire + annotations) en même temps sans perdre le fil. D'autant plus qu'il y a un code couleur dans les annotations de Jen et Eric qui nous indique l'ordre dans lequel l'échange a été fait. Des évènements se sont produits entre chaque échange, dont on n'a connaissance que plusieurs pages après. On est donc souvent amenés à se poser la question "que signifient ces notes ?".

Si on prend les histoires séparément... ça casse pas trois pattes à un canard... Le Bateau de Thésée nous perd assez rapidement. On saute du coq à l'âne. On a beau chercher, l'enchaînement des évènements est parfois très compliqué à comprendre. Et pour être honnête, je ne suis pas certaine que j'aurais compris le fond de l'histoire sans les annotations...
Côté Jen et Eric... c'est mignon, mais sans plus. Je m'attendais à un final qui me laisserait ahurie. Finalement c'est le cas, mais plutôt par déception.
Par ailleurs, tout le long du livre, ils mettent en évidence des codes. Pour ma part j'ai vite arrêter d'essayer de les comprendre. Ceci dit, il y en avait un qui sautait aux yeux : tout au long d'un chapitre, certaines lettres des notes de bas de page étaient inscrites dans une police différente. C'était gros comme une maison... Aucune allusion à ce détail...

Donc au final, en fermant ce livre, j'ai eu une sensation de "tout ça pour ça...". Je pense que l'intérêt du livre réside vraiment dans l'objet qu'il représente, dans sa construction, la nécessité d'aller d'un support à un autre et ce creusage de méninge tout au long du livre pour résoudre une énigme. Mais finalement l'énigme en tant que telle, est plutôt creuse...

06 février 2017

Baad

« BAAD » : Homme mauvais, violent, cruel avec les femmes.
BARBARIE Des jolies petites filles, vêtues de tenues d'apparat, apprêtées pour des noces de sang.
ABOMINATION Deux femmes, deux mères. À Kaboul, Nahid se bat pour empêcher le mariage de sa fille, dix ans, avec un riche Occidental. À Paris, les enfants de Nicole, ex-agent des services secrets, ont été enlevés. Pour les récupérer, elle doit retrouver un chimiste en fuite, inventeur d'une nouvelle drogue de synthèse.
AFFRONTEMENT Il se croit protégé par ses réseaux et sa fortune, par l'impunité qui règne en Afghanistan. Mais il reste encore dans ce pays des policiers déterminés à rendre la justice, comme l'incorruptible chef de la brigade criminelle, le qomaandaan Kandar.
DÉFLAGRATION Nicole et Nahid aiguisent leurs armes. Pour triompher, elles mentiront, tortureront et tueront. Car une mère aimante est une lionne qui peut se faire bourreau.




Baad de Cédric Bannel, 463 pages, Robert Laffont, 2016

Mon avis : Avec Baad, Cédric Bannel nous envoie en Afghanistan, à Kaboul, où les corps de fillettes ont été retrouvés abandonnés. Oussama Kandar, chef de la police, va enquêter sur ces meurtres. On va vite se rendre compte qu'une enquête en Afghanistan n'est pas chose aisée. Mais le temps presse puisqu'une autre fillette va bientôt subir le même sort. Parallèlement à cette enquête, on découvre Nicole Laguna en France, dont la famille va être enlevée et séquestrée, en échange d'informations que Nicole va devoir mettre à jour.

Je ne connaissais pas Cédric Bannel auparavant. Je l'ai vraiment découvert avec ce livre. J'ai beaucoup aimé sa plume. On ne sent pas de retenue dans l'écriture, il n'y va pas par quatre chemins. Certains passages sont violents, sans pour autant être insupportables. On découvre l'Afghanistan avec ses différentes facettes qui rendent l'enquête compliquée : la corruption, la drogue, la prostitution... Ce livre m'a donné envie de découvrir les livres précédents de l'auteur, puisqu'il s'agit en fait d'une série.

Les personnages, en particulier Oussama Kandar, détonnent un peu dans ce décor qui nous est dépeint. On a affaire à un homme intègre, qui fait tout son possible pour être juste. J'ai vraiment envie d'en découvrir plus sur ce personnage.
Mais aussi sur les autres personnages, en particulier Gulbudin Barmak (adjoint de Kandar), qui, pour ma part, m'a semblé entouré de mystères. Mais j'ai peut-être cette impression parce que je n'ai pas lu les livres précédents.
Une place est faite pour les femmes dans ce livre, que ce soit en France avec Nicole qui lutte pour sauver sa famille, quitte à commettre des actes irréparables, ou que ce soit à Kaboul, avec Nahid, la mère de Badria, future victime désignée du tueur en série. Nahid, qui n'est pas irréprochable, va faire ce qu'elle peut pour sortir sa fille de ce guêpier.

Au niveau de l'intrigue, j'ai eu un peu de mal avec ce principe de deux enquêtes en parallèle. Bien évidemment on se doute qu'elles vont finir par se rejoindre. Néanmoins le lien est long à se faire, si bien que, bien qu'elle soit intéressante, l'enquête qui se déroule en Europe est vraiment secondaire. Et j'avais vraiment hâte de retrouver les protagonistes qui nous ont été présentés à Kaboul et voir avancer cette enquête.

Quoiqu'il en soit j'ai vraiment aimé cette lecture, et je compte bien découvrir ses prédécesseurs. N'hésitez pas à me faire savoir si vous avez lu ce livre voire les précédents, et ce que vous en avez pensez. Je vous souhaite à tous une excellente semaine.

02 février 2017

Le crime de Combe Jadouille

Que cherche César Abadie, en ce début d'été 1986 lorsqu'il revient dans la demeure familiale, repliée sur les débris d'un passé luxueux, au fond des bois du Périgord ? À la Faujardie, qu'il a fuie dix ans plus tôt, au sortir de l'adolescence, le temps est suspendu depuis un demi-siècle. Son frère Paul, qui cultive la propriété, Finou, la vieille cuisinière et René l'ouvrier agricole, ne lui demanderont rien, mais l'encercleront de leur vigilance impitoyable. Ni l'apparente richesse de César, ni l'inquiétante désinvolture de ses amis n'intimideront ce monde paysan, ligué contre les intrus. Marie, que César a aimée autrefois, parviendra-t-elle à l'aider ? Ou, ayant tenté sans succès d'échapper à la protection étouffante du clan, est-elle aussi désormais tenue à l'écart. Autour de la grande maison aux prises avec l'exclu et les étrangers, l'affrontement ira jusqu'au crime. De loin, le bourg de Reyssac observe en silence. Les affaires de famille ne regardent personne.



Le crime de Combe Jadouille de Brigitte Le Varlet, 330 pages, France Loisirs, 1988

Mon avis : J'ai pioché ce livre dans la Book Jar pour le mois de janvier. Je n'étais pas très convaincue, le titre ne m'attirant absolument pas. Malgré tout je l'ai lu sans a priori... mais...

...je n'ai absolument pas accroché à l'histoire. Pour commencer j'ai eu du mal à visualiser l'environnement de la Faujardie, on manque de descriptions de ce point de vue. C'est quelque chose qui m'a vraiment manqué. Le style d'écriture en lui-même ne pose pas soucis, il se lit bien.

En revanche il y a beaucoup (trop) de personnages, qui sont introduits dès le départ. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était qui, quels étaient les liens entre chacun. Finalement certains ne sont plus revus par la suite... Les personnages ne sont pas très fouillés pour la grande majorité, ce qui est dommage car certains sont assez importants, je pense notamment à Finou qui est le cœur de la propriété d'une certaine façon.

Du reste, j'attends toujours le crime. Alors, oui, j'ai abandonné au bout de 230 pages, soit à 100 pages de la fin. Alors peut-être que le vrai crime (en dehors d'un traffic de tableaux) se situe dans ces 100 dernières pages, mais quoi qu'il en soit, je me suis ennuyée tout au long des 230 premières pages. Sans oublier les problèmes de personnages que j'avais du mal à situer, et pour certains je me suis rendue compte que j'avais complètement interprété de travers leur rôle, au bout d'un nombre de pages assez conséquent.

Il est exceptionnel que j'abandonne un livre en cours de lecture, je pense que c'est le troisième en tout et pour tout dans ma vie de lectrice. J'essaie toujours de m'accrocher à un point positif qui va me donner envie de continuer jusqu'au bout malgré tout, mais là... je n'en ai trouvé aucun. Alors si l'un de vous a lu ce livre et l'a aimé, n'hésitez pas à me le dire, peut-être arriverez-vous à me le faire voir sous un autre angle.

01 février 2017

Book Jar and others #7



Bonjour à tous, aujourd'hui on fait le point sur la PàLM de février. Alors, sans attendre, commençons par le mystère de la Book Jar :

ce mois-ci je vais lire un livre de Kathy Reichs. Et comme j'aime les lire dans le bon ordre, ce sera Secrets d'outre-tombe. Ça faisait une éternité que je n'avais pas lu un livre de cette auteure, je me fais déjà un plaisir à l'idée de m'y plonger !

Concernant la sélection pour la PàLM, je n'ai pas abandonné l'idée de lire le tome 1 de Terre de Sendre de Matthieu Fichez en ebook. Je n'ai pas pu le lire le mois dernier mais on va remettre ça ce mois-ci !

Sinon je me lance dans la lecture de Carnaval de Ray Celestin et le tome 2 de La Boutique Vif-Argent de P.D. Baccalario.

Voilà donc un petit programme que, je l'espère, j'arriverai à suivre cette fois-ci. Je vous souhaite à tous d'excellentes lectures et je vous dis à bientôt.

PS : non je n'ai pas encore trouvé la relève de mon pauvre petit hérisson pour vous présenter mes lectures... je n'ai pas encore fait mon deuil...