À l'été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac aux confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur enterré depuis longtemps. Elle est retrouvée morte, sa jambe déchirée par un piège rouillé. L'enquête conclut à un accident : Zaza Mulligan a été victime des profondeurs silencieuses de la forêt. Mais lorsqu'une deuxième adolescente disparaît à son tour, on comprend que les pièges du trappeur ressurgissent de la terre et qu'un tueur court à travers les bois de Bondrée.
Bondrée d'Andrée A. Michaud, 363 pages, Rivages, 2016
Mon avis : En 1967, le corps de la jeune Zaza est retrouvé en pleine forêt. La jeune fille a été victime d'un piège à ours datant de plusieurs années. Si la police pense à un accident, cette théorie va rapidement être invalidée par la mort d'une deuxième jeune fille. L'état du corps laisse alors supposer clairement qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un meurtre. Une psychose s'installe alors chez les habitants de cette petite ville. À cela s'ajoutent de vieilles histoires locales autour de Pierre Landry, un chasseur qui avait choisi de vivre en ermite dans la forêt presque 30 années auparavant.
Au début de cette lecture, j'ai été assez décontenancée. Je m'attendais à du meurtre bien sanglant, à une enquête ultra détaillée, le tout en lisant à bout de souffle... Finalement j'ai compris que l'auteure nous sert avec Bondrée un thriller psychologique, et pas des moindres. La plume de l'auteure est très riche, néanmoins j'ai éprouvé quelques difficultés en rapport avec le passage, par moment, à l'anglais et l'utilisation d'expressions canadiennes que je ne connais pas. Pour ce qui est de l'anglais, on est plutôt sur du basique donc pour ma part je m'en suis sortie sans problème, en revanche pour quelqu'un qui n'a aucune notion dans cette langue, l'absence de traduction en bas de page peut être problématique... Pour ce qui est des expressions canadiennes, je ne vais sûrement pas le reprocher à l'auteure, qui, d'une part est canadienne (me semble-t-il), d'autre part situe l'action au Canada. L'un comme l'autre, on finit par s'y habituer et ça n'ôte rien à l'effet global de ce livre.
On suit principalement deux personnages : Andrée et Michaud. La jeune Andrée nous livre un témoignage de ce qui s'est passé à cette époque, ou plutôt de sa vision des choses, avec ses yeux et sa compréhension d'enfant. Une enfant qui voyait la victime comme un modèle.
Michaud pour sa part est un policier consciencieux, qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui traîne de vieilles histoires difficiles derrière lui, mais qui, malgré cela, est loin d'être insensible à la situation et à ce qu'il a vu.
L'énigme n'en est une qu'à moitié, en ce sens qu'on devine rapidement qui est l'assassin. Mais on ne connaît que son surnom. Si bien qu'on ignore qui il est vraiment : soit quelqu'un qui a choisi de vivre au fin fond de la forêt comme Pierre Landry dans les années 40, soit quelqu'un qui vit à Bondrée. Pour ma part j'étais dans l'erreur absolue jusqu'au bout.
Ajoutons à cela toutes les vieilles histoires, voire légendes qui circulent autour de Pierre Landry, on obtient une ambiance particulièrement lourde.
Ce qui renforce encore plus le sentiment d'oppression, un peu plus à chaque page, c'est, d'un côté voir les choses à travers les yeux d'une enfant, l'innocence même. Un enfant témoin d'une enquête de meurtre, ça ne laisse pas insensible. Et d'un autre côté, Michaud, qui lui, à l'inverse, a de la bouteille, c'est loin d'être sa première affaire, et pourtant, celle-ci va le hanter. Deux "extrêmes" d'âges, deux façons différentes de voir les choses, et deux fois plus de raisons de se sentir mal à l'aise.
Pour ma part, cette lecture oppressante a été un coup de cœur. Pour ceux qui ne jurent que par l'action encore et toujours, ce livre risque de ne pas être votre préféré. En revanche, si vous arrivez à vous passer de cette ambiance, vous allez avoir du mal à sortir le nez de ce livre.
Bondrée d'Andrée A. Michaud, 363 pages, Rivages, 2016
Mon avis : En 1967, le corps de la jeune Zaza est retrouvé en pleine forêt. La jeune fille a été victime d'un piège à ours datant de plusieurs années. Si la police pense à un accident, cette théorie va rapidement être invalidée par la mort d'une deuxième jeune fille. L'état du corps laisse alors supposer clairement qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un meurtre. Une psychose s'installe alors chez les habitants de cette petite ville. À cela s'ajoutent de vieilles histoires locales autour de Pierre Landry, un chasseur qui avait choisi de vivre en ermite dans la forêt presque 30 années auparavant.
Au début de cette lecture, j'ai été assez décontenancée. Je m'attendais à du meurtre bien sanglant, à une enquête ultra détaillée, le tout en lisant à bout de souffle... Finalement j'ai compris que l'auteure nous sert avec Bondrée un thriller psychologique, et pas des moindres. La plume de l'auteure est très riche, néanmoins j'ai éprouvé quelques difficultés en rapport avec le passage, par moment, à l'anglais et l'utilisation d'expressions canadiennes que je ne connais pas. Pour ce qui est de l'anglais, on est plutôt sur du basique donc pour ma part je m'en suis sortie sans problème, en revanche pour quelqu'un qui n'a aucune notion dans cette langue, l'absence de traduction en bas de page peut être problématique... Pour ce qui est des expressions canadiennes, je ne vais sûrement pas le reprocher à l'auteure, qui, d'une part est canadienne (me semble-t-il), d'autre part situe l'action au Canada. L'un comme l'autre, on finit par s'y habituer et ça n'ôte rien à l'effet global de ce livre.
On suit principalement deux personnages : Andrée et Michaud. La jeune Andrée nous livre un témoignage de ce qui s'est passé à cette époque, ou plutôt de sa vision des choses, avec ses yeux et sa compréhension d'enfant. Une enfant qui voyait la victime comme un modèle.
Michaud pour sa part est un policier consciencieux, qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui traîne de vieilles histoires difficiles derrière lui, mais qui, malgré cela, est loin d'être insensible à la situation et à ce qu'il a vu.
L'énigme n'en est une qu'à moitié, en ce sens qu'on devine rapidement qui est l'assassin. Mais on ne connaît que son surnom. Si bien qu'on ignore qui il est vraiment : soit quelqu'un qui a choisi de vivre au fin fond de la forêt comme Pierre Landry dans les années 40, soit quelqu'un qui vit à Bondrée. Pour ma part j'étais dans l'erreur absolue jusqu'au bout.
Ajoutons à cela toutes les vieilles histoires, voire légendes qui circulent autour de Pierre Landry, on obtient une ambiance particulièrement lourde.
Ce qui renforce encore plus le sentiment d'oppression, un peu plus à chaque page, c'est, d'un côté voir les choses à travers les yeux d'une enfant, l'innocence même. Un enfant témoin d'une enquête de meurtre, ça ne laisse pas insensible. Et d'un autre côté, Michaud, qui lui, à l'inverse, a de la bouteille, c'est loin d'être sa première affaire, et pourtant, celle-ci va le hanter. Deux "extrêmes" d'âges, deux façons différentes de voir les choses, et deux fois plus de raisons de se sentir mal à l'aise.
Pour ma part, cette lecture oppressante a été un coup de cœur. Pour ceux qui ne jurent que par l'action encore et toujours, ce livre risque de ne pas être votre préféré. En revanche, si vous arrivez à vous passer de cette ambiance, vous allez avoir du mal à sortir le nez de ce livre.
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