1945. Claire passe ses vacances en Écosse, où elle s'efforce d'oublier la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front. Au cours d'une balade, la jeune femme est attirée par un mégalithe, auquel la population locale voue un culte étrange. Claire aura tôt fait d'en découvrir la raison : en s'approchant de la pierre, elle se volatilise pour atterrir au beau milieu d'un champs de bataille.
Le menhir l'a menée tout droit en l'an de grâce 1743, au cœur de la lutte opposant Highlanders et Anglais. Happée par ce monde inconnu et une nouvelle vie palpitante, saura-t-elle revenir à son existence d'autrefois ?
Outlander, tome 1 : Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon, 853 pages, J'ai lu, 2015
Mon avis : Claire était infirmière pendant la guerre. Son mari, Frank, était sur le front. En 1945, profitant de vacances en Écosse, il cherche à établir son arbre généalogique, assommant Claire de multiples détails sur l'histoire de ses ancêtres. De son côté elle découvre petit à petit les vertus médicinales de certaines plantes. C'est d'ailleurs en quête de ces plantes qu'elle va se retrouver littéralement happée dans une aventure "historique" en touchant un menhir. Elle va bientôt comprendre qu'elle s'est retrouvée propulsée 200 ans en arrière dans les Highlands. Elle va alors faire la connaissance de l'écossais Jamie, entre autre, et va apprendre avec lui, petit à petit, la dure vie dans les Highlands en 1743.
De façon générale, la plume de l'auteure est agréable à lire. Diana Gabaldon nous emmène à la découverte de l'Écosse du XVIIIème siècle, avec sa culture, son mode de vie, son hygiène de vie (ou plutôt son manque d'hygiène de vie pour Claire qui vient d'un monde pourvu de vaccins et d'antibiotiques), ses légendes aussi. Elle nous fait également découvrir les nombreuses frictions entre anglais et écossais. Voilà une belle leçon d'Histoire qui n'est pas pour déplaire. Elle n'hésite pas à entrer dans les détails, notamment certains passages où Claire va être amenée à pratiquer des soins. Le problème est qu'elle devrait parfois hésiter un peu plus sur ces détails. Je m'explique : ce livre contient de nombreuses scènes de sexe. Il peut s'agir aussi bien de scènes d'amour que de scènes de viol... Alors déjà les scènes d'amour dans un livre, ça me gonfle prodigieusement : à mes yeux, ce n'est ni plus ni moins que du voyeurisme qui n'apporte absolument rien au livre. Alors à la rigueur s'il y en a une je fais avec, mais quand le livre en est truffé, ça devient plus que lassant. Mais le pire ce sont les scènes de viol : savoir que tel ou tel personnage a été violé, c'est une chose, mais nous faire assister à ce viol, avec toutes les descriptions, sensations et sentiments du personnage concerné, là ce n'est plus lassant, c'est carrément intolérable... Ainsi, vous l'aurez compris, ces différentes scènes qu'elles soient consenties ou non, ont largement gâché cette lecture.
Passons aux personnages. Je vais me concentrer sur Claire et Jamie, les deux personnages principaux, sinon ce serait trop long. Claire, narratrice de cette aventure, m'a posé un gros soucis : quand je lis un livre, j'ai besoin de m'identifier, ne serait-ce qu'un tout petit peu au personnage principal, et je ne pense pas être la seule dans ce cas là. Le hic, c'est qu'avec Claire, je n'ai pas réussi une seule seconde. Dans les premières pages je n'ai pas eu de soucis particuliers. Mais dès que Claire va être projetée 200 ans en arrière, c'est fini... Je ne sais pas vous, mais si ça m'arrivait je mettrais sûrement un moment avant de comprendre ce qui se passe, comme ça a été le cas pour Claire. Mais une fois la situation clarifiée dans ma tête (autant qu'elle pourrait l'être dans une situation telle que celle-ci), je serais en panique absolue... Claire, elle ? Noooon... Du moins je ne l'ai absolument pas sentie paniquée. On sent qu'elle veut rentrer chez elle, retrouver Frank (encore que ça on finirait presque par en douter), mais à aucun moment on assiste à une cassure dans le personnage. Elle reste fière, pas de pleurs, et infirmière parfaite jusqu'au bout du bout. Par ailleurs, elle a beau savoir qu'elle se retrouve dans un monde de brutes, dans lequel la femme n'a pas franchement son mot à dire sous peine de lourdes représailles... elle y va sans hésiter : remontrances, insultes, tout y passe. Alors oui, je sais, l'idée c'est qu'elle soit forte, mais il ne faut pas pousser l'image de la super héroïne de roman trop loin. Cette absence d'émotions par rapport à sa situation générale et cet excès de courage rendent le personnage beaucoup moins crédible.
Jamie quant à lui est assez contradictoire : autant il peut être d'une naïveté extrême (là encore peu crédible) sur certains domaines, en particulier relatif aux relations hommes/femmes, autant la minute d'après il va se retrouver dans l'extrême opposé, avec des idées bien arrêtées sur la façon de traiter une femme, qui sont loin d'être acceptables. Sur ce dernier point, il faut penser à se remettre dans le contexte de l'époque qui est loin d'être le nôtre. Ce n'est pas pour autant que c'est pardonnable bien sûr, mais aussi ça n'enlève rien au problème de contradiction du personnage.
Ce livre est écrit à la première personne. Je le disais plus haut, Claire en est la narratrice. Nous la suivons donc du début à la fin. Je n'ai pas de problème en général avec ce mode d'écriture, mais j'ai quand même un petit reproche : le livre fait 850 pages... Je trouve un peu dommage que tout au long de ces 850 pages, nous n'ayons que l'avis, et la vision des choses depuis la fenêtre de Claire et pas de temps en temps celle de Jamie par exemple, ça en deviendrait parfois presque lassant. En dehors de ce détail, l'idée de transporter un personnage 200 ans en arrière, assister à ce choc des cultures, est quelque chose qui me plaît tout particulièrement. Du reste, on peut dire que nos deux héros ne s'ennuient pas. L'auteure leur en fait voir de toutes les couleurs et on passe notre temps à nous demander quelle sera leur prochaine mésaventure. Donc beaucoup d'action et peu le temps de s'ennuyer, ce qui est vraiment un point positif pour ce livre. Dès le départ, je me suis posée la question "quelles vont être les répercussions de l'arrivée de Claire en 1743, sur le monde qu'elle connaît en 1945 ?". Un évènement en particulier vers la fin du livre me rend encore plus curieuse et désireuse d'avoir la réponse à cette question. Claire finit elle-même par se la poser franchement (elle en aura mis du temps cette insouciante décidément !). Je ne peux donc qu'espérer que cette réponse sera apportée dans un autre livre.
Car oui, même si ma lecture a été gâchée par certaines descriptions un peu trop acharnées et des personnages peu crédibles, l'histoire en elle-même est très intéressante, et j'ai vraiment envie de connaître la suite des aventures de Claire. Il ne me reste plus qu'à espérer que les personnages commencent à prendre un peu plus forme et que les scènes de sexe soient moins présentes, sinon je ne suis pas certaine de parvenir à lire un troisième tome après un deuxième dans le même genre...
Le menhir l'a menée tout droit en l'an de grâce 1743, au cœur de la lutte opposant Highlanders et Anglais. Happée par ce monde inconnu et une nouvelle vie palpitante, saura-t-elle revenir à son existence d'autrefois ?
Outlander, tome 1 : Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon, 853 pages, J'ai lu, 2015
Mon avis : Claire était infirmière pendant la guerre. Son mari, Frank, était sur le front. En 1945, profitant de vacances en Écosse, il cherche à établir son arbre généalogique, assommant Claire de multiples détails sur l'histoire de ses ancêtres. De son côté elle découvre petit à petit les vertus médicinales de certaines plantes. C'est d'ailleurs en quête de ces plantes qu'elle va se retrouver littéralement happée dans une aventure "historique" en touchant un menhir. Elle va bientôt comprendre qu'elle s'est retrouvée propulsée 200 ans en arrière dans les Highlands. Elle va alors faire la connaissance de l'écossais Jamie, entre autre, et va apprendre avec lui, petit à petit, la dure vie dans les Highlands en 1743.
De façon générale, la plume de l'auteure est agréable à lire. Diana Gabaldon nous emmène à la découverte de l'Écosse du XVIIIème siècle, avec sa culture, son mode de vie, son hygiène de vie (ou plutôt son manque d'hygiène de vie pour Claire qui vient d'un monde pourvu de vaccins et d'antibiotiques), ses légendes aussi. Elle nous fait également découvrir les nombreuses frictions entre anglais et écossais. Voilà une belle leçon d'Histoire qui n'est pas pour déplaire. Elle n'hésite pas à entrer dans les détails, notamment certains passages où Claire va être amenée à pratiquer des soins. Le problème est qu'elle devrait parfois hésiter un peu plus sur ces détails. Je m'explique : ce livre contient de nombreuses scènes de sexe. Il peut s'agir aussi bien de scènes d'amour que de scènes de viol... Alors déjà les scènes d'amour dans un livre, ça me gonfle prodigieusement : à mes yeux, ce n'est ni plus ni moins que du voyeurisme qui n'apporte absolument rien au livre. Alors à la rigueur s'il y en a une je fais avec, mais quand le livre en est truffé, ça devient plus que lassant. Mais le pire ce sont les scènes de viol : savoir que tel ou tel personnage a été violé, c'est une chose, mais nous faire assister à ce viol, avec toutes les descriptions, sensations et sentiments du personnage concerné, là ce n'est plus lassant, c'est carrément intolérable... Ainsi, vous l'aurez compris, ces différentes scènes qu'elles soient consenties ou non, ont largement gâché cette lecture.
Passons aux personnages. Je vais me concentrer sur Claire et Jamie, les deux personnages principaux, sinon ce serait trop long. Claire, narratrice de cette aventure, m'a posé un gros soucis : quand je lis un livre, j'ai besoin de m'identifier, ne serait-ce qu'un tout petit peu au personnage principal, et je ne pense pas être la seule dans ce cas là. Le hic, c'est qu'avec Claire, je n'ai pas réussi une seule seconde. Dans les premières pages je n'ai pas eu de soucis particuliers. Mais dès que Claire va être projetée 200 ans en arrière, c'est fini... Je ne sais pas vous, mais si ça m'arrivait je mettrais sûrement un moment avant de comprendre ce qui se passe, comme ça a été le cas pour Claire. Mais une fois la situation clarifiée dans ma tête (autant qu'elle pourrait l'être dans une situation telle que celle-ci), je serais en panique absolue... Claire, elle ? Noooon... Du moins je ne l'ai absolument pas sentie paniquée. On sent qu'elle veut rentrer chez elle, retrouver Frank (encore que ça on finirait presque par en douter), mais à aucun moment on assiste à une cassure dans le personnage. Elle reste fière, pas de pleurs, et infirmière parfaite jusqu'au bout du bout. Par ailleurs, elle a beau savoir qu'elle se retrouve dans un monde de brutes, dans lequel la femme n'a pas franchement son mot à dire sous peine de lourdes représailles... elle y va sans hésiter : remontrances, insultes, tout y passe. Alors oui, je sais, l'idée c'est qu'elle soit forte, mais il ne faut pas pousser l'image de la super héroïne de roman trop loin. Cette absence d'émotions par rapport à sa situation générale et cet excès de courage rendent le personnage beaucoup moins crédible.
Jamie quant à lui est assez contradictoire : autant il peut être d'une naïveté extrême (là encore peu crédible) sur certains domaines, en particulier relatif aux relations hommes/femmes, autant la minute d'après il va se retrouver dans l'extrême opposé, avec des idées bien arrêtées sur la façon de traiter une femme, qui sont loin d'être acceptables. Sur ce dernier point, il faut penser à se remettre dans le contexte de l'époque qui est loin d'être le nôtre. Ce n'est pas pour autant que c'est pardonnable bien sûr, mais aussi ça n'enlève rien au problème de contradiction du personnage.
Ce livre est écrit à la première personne. Je le disais plus haut, Claire en est la narratrice. Nous la suivons donc du début à la fin. Je n'ai pas de problème en général avec ce mode d'écriture, mais j'ai quand même un petit reproche : le livre fait 850 pages... Je trouve un peu dommage que tout au long de ces 850 pages, nous n'ayons que l'avis, et la vision des choses depuis la fenêtre de Claire et pas de temps en temps celle de Jamie par exemple, ça en deviendrait parfois presque lassant. En dehors de ce détail, l'idée de transporter un personnage 200 ans en arrière, assister à ce choc des cultures, est quelque chose qui me plaît tout particulièrement. Du reste, on peut dire que nos deux héros ne s'ennuient pas. L'auteure leur en fait voir de toutes les couleurs et on passe notre temps à nous demander quelle sera leur prochaine mésaventure. Donc beaucoup d'action et peu le temps de s'ennuyer, ce qui est vraiment un point positif pour ce livre. Dès le départ, je me suis posée la question "quelles vont être les répercussions de l'arrivée de Claire en 1743, sur le monde qu'elle connaît en 1945 ?". Un évènement en particulier vers la fin du livre me rend encore plus curieuse et désireuse d'avoir la réponse à cette question. Claire finit elle-même par se la poser franchement (elle en aura mis du temps cette insouciante décidément !). Je ne peux donc qu'espérer que cette réponse sera apportée dans un autre livre.
Car oui, même si ma lecture a été gâchée par certaines descriptions un peu trop acharnées et des personnages peu crédibles, l'histoire en elle-même est très intéressante, et j'ai vraiment envie de connaître la suite des aventures de Claire. Il ne me reste plus qu'à espérer que les personnages commencent à prendre un peu plus forme et que les scènes de sexe soient moins présentes, sinon je ne suis pas certaine de parvenir à lire un troisième tome après un deuxième dans le même genre...
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