Affichage des articles dont le libellé est Masse Critique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Masse Critique. Afficher tous les articles

20 avril 2021

Blanc d'os

Chaque année en Alaska, plus de deux mille personnes sont déclarées disparues, soit plus du double de la moyenne nationale.
Perdue dans les bois, la petite ville de Dread's Hand n'apparaît sur aucune carte. Quand un charnier y est découvert, faisant les gros titres des journaux, le sang de Paul se fige : c'est le dernier endroit où son frère jumeau a été localisé avant de disparaître, il y a un an.
Tandis que les premiers corps sont exhumés, Paul s'envole pour l'Alaska et s'installe dans l'unique pension de la ville. Mais à Dread's Hand, le mystère s'épaissit, le silence est loi et les superstitions anciennes pèsent comme un tombeau. On raconte qu'une présence obscure rôde dans l'ombre de la forêt. Décidé à retrouver la trace de Danny, Paul va apprendre à ses dépens que certains secrets ne devraient jamais être déterrés...


Blanc d'os de Ronald Malfi, 362 pages, Seuil, 2021

Mon avis : Pour commencer, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce livre et par la même occasion cet auteur que je ne connaissais pas. Malheureusement pour ma part, Blanc d'os n'aura pas réussi à me captiver.

Avec ce livre l'auteur nous embarque tout droit en Alaska dans la ville de Dread's Hand, où plusieurs corps ont été retrouvés enterrés suite aux aveux d'un habitant. Paul décide alors de se rendre sur place espérant découvrir ce qui est arrivé à son frère jumeau Danny, disparu un an plus tôt. Sur place, on va avoir le sentiment d'une ambiance très pesante le tout dans une ville qui semble loin de tout et une culture presque d'une autre époque. Plus Paul va tenter de découvrir la vérité, plus il va faire des expériences étranges en lien notamment avec les superstitions locales. Les habitants quant à eux semblent bien décidés à ne pas l'aider dans sa démarche et à se taire coûte que coûte.

Le déroulé des évènements se concentre avant tout sur Paul, si bien qu'il est difficile de dire qu'on puisse s'attacher aux personnages en dehors de celui de Paul avec lequel on compatit totalement. Bien évidemment, tout comme lui, on a à coeur d'en apprendre plus sur le sort de Danny et le mystère qui plane sur Dread's Hand.
Mais pour ce qui est des autres personnages, j'avoue être restée de marbre. Aucun n'a su me toucher particulièrement.

De même l'ambiance qui se voudrait angoissante m'a laissé indifférente. Je ne m'attendais pas au chemin pris par ce livre quand je l'ai commencé. Toutefois j'ai très vite compris où on allait et je n'ai eu aucune surprise à partir de ce moment. Ainsi, même si l'enchaînement des évènements implique une atmosphère oppressante, je ne l'ai pas ressentie et suis restée finalement assez distante face au récit.

Au final, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais l'auteur n'a pas réussi à m'embarquer avec Paul, plutôt à l'observer d'assez loin. En revanche, je retiens une écriture fluide et agréable à lire.

12 avril 2018

Le mal en soi

Le petit bourg de Castellaccio, au sud de l’Italie, abrite un très vieux saule. À la fin de l’été 1985, on a retrouvé le corps de la jeune Claudia pendu à ses branches, sa tête décapitée gisant entre les racines. Trente et un an plus tard, pendue au même arbre, torturée de la même façon, la dépouille grouillante de vers d’une autre jeune fille contemple Damiano Valente, le Chacal, un célèbre écrivain de true crime. L’Homme du saule est revenu.
Hypersensible et méthodique, le visage rongé de cicatrices et condamné à traîner sa jambe brisée, Valente est hanté par cet été de la peur où lui et ses amis Claudia, Flavio et Stefano ont été fauchés par la haine, la folie et la mort. Quand le commissaire De Vivo l’appelle sur l’enquête, la traque peut commencer.




Le mal en soi d'Antonio Lanzetta, 284 pages, Bragelonne, 2018

Mon avis : Le corps d’une jeune fille est retrouvé pendu à un arbre en pleine forêt, décapité. Ce meurtre n’est pas sans rappeler celui d’une autre jeune fille, trente ans plus tôt, à Damiano Valente, écrivain surnommé le Chacal. Le premier meurtre était celui d’une de ses amies proches, Claudia, raison pour laquelle il est bien décidé à découvrir qui est l’auteur de ces atrocités.

L’auteur nous plonge très rapidement dans l’ambiance puisque le livre commence avec la découverte du corps. On ne nous épargne aucun détail. La plume de l’auteur est particulièrement fluide et addictive. J’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre une fois ouvert. On alterne entre deux époques : la période actuelle où on suit l’enquête d’une part mais aussi l’assassin d’autre part, et l’année du premier meurtre en 1985 où on suit le groupe d’ami dans lequel évoluaient Damiano Valente et Claudia. J’ai beaucoup apprécié cette alternance passé-présent qui permet, petit à petit, de découvrir ce qui s’est passé en 1985 mais aussi de découvrir certains personnages plus jeunes, avec des caractères différents, des vies différentes… toute la question étant de savoir comment ils ont pu changer à ce point.

On croise beaucoup de personnages, mais les plus marquants sont ceux que l’on retrouve en 1985 et aujourd’hui. Même si la vie de chacun a évolué différemment, les évènements de 1985 auront été le facteur déterminant de cette évolution.
J’ai particulièrement aimé le personnage de Valente. Il est écrivain et traite les sujets de meurtre. Lui qui pratiquait la course à pied de compétition lorsqu’il était jeune, se retrouve handicapé à vie, obligé de marcher avec une canne, constamment sous morphine. Mais ça ne l’empêchera pas, dans ce livre, de courir après le tueur et se mettre en danger en toute connaissance de cause.

Concernant l’intrigue, j’ai malheureusement deviné assez rapidement qui était l’assassin. Techniquement, rien ne le laisse supposer, mais un détail en particulier a attiré aussitôt mon attention. Pour autant je n’ai pas été déçue de cette lecture puisque même si je n’ai pas été surprise sur ce point, je n’avais pas vu venir d'autres éléments qui pour le coup ont vraiment été une surprise. Par ailleurs comme je l’écrivais plus haut, l’écriture de l’auteur est vraiment addictive, si bien qu’on est complètement happé dans l’histoire, et qu’on veut savoir comment les choses ont pu en arriver là et comment elles vont se terminer.

Je n’aurais donc pas vraiment eu la surprise totale de l’auteur des meurtres, mais malgré tout j’ai passé un excellent moment avec ce livre qui présente des écorchés de la vie avec un "avant-après" saisissant.
Un grand merci à Bragelonne et à Babelio pour cette très sombre mais belle découverte !

08 juin 2017

La dernière licorne

Turquie, marché d'Igdir. Aman, la fillette kurde dont la famille est gardienne millénaire du mystère de l'Ararat, n'aurait pas dû accepter cette licorne en bois... Elle savait que c'était interdit.

Melbourne, Parlement mondial des religions. Un rapport secret est alarmant : les glaces du mont Ararat fondent inexorablement. L'« anomalie d'Ararat », cette forme détectée au coeur du glacier, est-elle « la » preuve que l'arche de Noé s'y est échouée comme le racontent la Torah, la Bible et le Coran ?

Arménie, Etchmiadzine. Quatorze mercenaires font irruption dans la cathédrale pour s'emparer d'une relique inestimable : un fragment de l'arche. Leur but : ne laisser aucun témoin. C'est le déclenchement d'une vague de meurtres aux quatre coins du monde.

Vatican, enfer de la Bibliothèque apostolique. Zak Ikabi, ethnologue et aventurier, a moins de trois minutes pour photographier l'original du sulfureux Livre d'Enoch. Quel secret, dont dépend l'avenir de toutes les religions, relie les mythes de l'arche, du Déluge et des licornes ?

Université de Toulouse-Le Mirail, laboratoire du DIRS. La glaciologue Cécile Serval se trouve nez à nez avec Zak, venu lui dérober son rapport secret. C'est le début d'une course qui nous emporte de l'Arménie au Vatican, du Nakhitchevan à Hong Kong... Pour s'achever sur les flancs de l'Ararat...

Là où la vérité dépasse l'imagination.




La dernière licorne de Tobby Rolland, 593 pages, Presses de la Cité, 2017

Mon avis : Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Presses de la Cité et Babelio pour la lecture de ce thriller ésotérique.

Avec La dernière licorne, Tobby Rolland m'a permis de découvrir plus en profondeur tout ce qui peut graviter autour du mythe de l'arche de Noé, avec des personnages dynamiques et au caractère affirmé, le tout en nous faisant voyager un peu partout, en France, en Australie, au Vatican, en Arménie. Nous allons donc découvrir le personnage de Zak Ikabi qui fait des recherches sur l'arche de Noé. Dans cet objectif, il ne recule devant rien, allant jusqu'à s'introduire illégalement au Vatican. Mais il n'est pas le seul à faire ces recherches et tout le monde n'est pas très scrupuleux dans cette affaire. Zak va alors faire la connaissance de Cécile Serval, une scientifique ayant émis un rapport sur la glace du Mont Ararat. Il va alors tenter de l'emmener avec lui sur les traces de l'arche de Noé.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur. Le livre se lit très facilement. J'ai eu besoin de plus de concentration sur certains passages. Je suis totalement inculte par rapport au sujet de l'arche de Noé, donc j'avais quand même pas mal d'informations à engranger. Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir tout ça. L'auteur n'est pas avare de description, sans en faire trop non plus. Je n'ai donc pas eu de mal à visualiser l'action et l'environnement des personnages.

Les personnages sont tous assez approfondis, même si le personnage de Zak reste assez longtemps mystérieux. D'ailleurs l'auteur essaie de semer le doute assez souvent : gentil ou méchant, j'avoue avoir eu des doutes par moment.
J'ai bien aimé le personnage de Cécile. Je me suis pas mal identifiée à elle dans le sens où elle a besoin de preuves pour croire à telle ou telle théorie. Elle peut paraître fatigante pour certaines personnes, mais étant du genre à vouloir des preuves concrètes, forcément je la comprends tout à fait.

L'intrigue est très bien menée. Je le disais plus haut, l'auteur aime jouer avec les personnages et jète régulièrement des doutes sur le camp auquel ils appartiennent réellement. Par ailleurs l'action est très bien menée également. Il n'y pas de temps mort. J'ai juste eu l'impression au milieu du livre que ça commençait peut-être à s'essouffler un peu avec un schéma assez répétitif. Mais très rapidement l'auteur a su casser ce schéma pour entrer dans une phase avec plus de surprises et de rebondissements. J'ai vu venir quelques petites choses mais pas énormément et ça n'a absolument pas gâché ma lecture. En revanche j'ai eu le sentiment que le final était trop rapide. Je n'irai pas jusqu'à dire trop simple mais j'aurais préféré plus d'action notamment.

Par contre j'ai totalement buggé avec la révélation finale sur l'arche de Noé... J'ai beau être fan du genre, je ne m'attendais tellement pas à ce que l'auteur prenne ce chemin que je me suis demandé d'où ça venait. Et finalement la fan du genre en question est revenue au grand galop et s'est dit "ben oui pourquoi pas après tout...". Je pense que c'est plus dans la façon dont ça a été amené que j'ai eu du mal : absolument rien ne laissait entendre qu'on allait sur ce terrain. Mais je suis peut-être passée à côté d'indices laissés par l'auteur ceci dit.

La dernière licorne de Tobby Rolland s'est laissé littéralement dévorer en 3 jours. Une lecture haletante, sans temps mort, qui surprend plus d'une fois, et à vrai dire quand c'est fini on en veut encore !

13 mai 2017

Biblical

Une vague d’hallucinations balaie le monde : visions, spectres, flashbacks... Il s’agit d'abord d’ombres distinguées du coin de l’œil ou d’aperçus d'êtres chers depuis longtemps disparus. Mais peu à peu, ces manifestations se font plus saisissantes. Plus terrifiantes. Une adolescente française assiste à l'exécution de Jeanne d'Arc. Un jeune Hollandais prend part à un raid viking. Une Bostonienne se perd dans une jungle préhistorique...
Alors que ces phénomènes prennent une tournure réellement apocalyptique, seul un homme est en mesure de soupçonner la vérité. Mais ce que découvre le psychiatre John Macbeth dépasse de loin les frontières de la religion ou de la science. Et cela pourrait lui coûter sa raison comme sa vie...




Biblical de Christopher Galt, 429 pages, Bragelonne, 2017

Mon avis : Tout d'abord je tiens à remercier chaudement les éditions Bragelonne et Babelio pour cette lecture que j'ai grandement appréciée. Il m'aura fallu une semaine pour réussir à me poser pour écrire cette chronique. Et encore c'est parce que quand faut y aller, faut y aller ! J'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur cette lecture. C'est le premier livre du genre que je lis et j'ai adoré, mais la fin est frustrante (à défaut d'un mot plus adéquat). Je ferai une partie spoilers à la fin pour expliquer ce sentiment de frustration sur le final : je serai incapable de développer cet aspect sans faire de révélations.

Avec Biblical, Christopher Galt va nous plonger dans le monde tel que nous le connaissons mais où un phénomène d'hallucinations va peu à peu prendre le pas sur la vie des gens. Au début ça commence par une poignée de personnes, à tel point que ça passe totalement inaperçu, puis peu à peu de plus en plus de personnes vont être concernées par cette problématique, ce qui va déclencher notamment des accidents de la route. Certaines personnes vont même se retrouver propulsées par ces "visions" dans des époques totalement différentes, jusqu'à la préhistoire. Ces phénomènes vont toucher n'importe qui aux 4 coins de la planète. Toutes sortes de théories vont émerger pour expliquer ce phénomène, mais c'est en suivant John Macbeth, psychiatre, qu'on va découvrir le fin mot de l'histoire.

J'ai particulièrement apprécié la plume de l'auteur qui est riche sans être lourde. Les descriptions sont parfaitement dosées, ni trop ni pas assez. J'ai lu ce livre très rapidement. C'est seulement sur les 100 dernières pages à peu près que j'ai commencé à réduire la cadence, avec une énigme qui devient de plus en plus complexe et surtout des termes et des mouvements de pensée qui sont abordés que je ne connaissais pas. Ça m'a donc demandé plus d'attention mais dans le sens positif. J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à découvrir tout ça.

Le récit se concentre avant tout sur le personnage de John Macbeth qui est assez complexe. On va très vite découvrir que lui-même connaît des évènements psychiques particuliers depuis l'enfance. On s'attache rapidement à ce personnage.
Pour le reste, on n'a pas vraiment le temps de s'y attacher. Et surtout j'ai été déçue par rapport au personnage de Josh Hoberman, lui-même psychiatre, qui est totalement sous-utilisé. Je n'ai pas trop compris son intérêt.

Du point de vue de l'énigme en tant que telle, l'auteur passe beaucoup de temps à la mettre en place. Peut-être un peu trop : je pense notamment aux hallucinations relatives à d'autres époques. Au bout d'un moment on avait bien compris, et ce n'était peut-être pas nécessaire d'en ajouter encore et encore mais j'ai pris tellement de plaisir avec les descriptions que pour ma part, ça ne m'a pas dérangée. Tout va vraiment se jouer dans les 100 dernières pages, sur lesquelles on a vraiment intérêt à s'accrocher et rester concentré. On finit par comprendre où l'auteur nous emmène globalement, sur quelle théorie. Mais je n'avais pas vu jusqu'où il allait pousser les choses, et au final je suis restée scotchée.... et frustrée, sans que ce soit pour autant négatif.

Biblical est donc un roman que j'ai dévoré, adoré, qui me donne envie d'en découvrir plus dans ce genre.

Attention SPOILERS !

Frustrée pourquoi ? Parce qu'on se rend compte qu'on a été berné du début à la fin et que tous les personnages qu'on a croisés ne sont pas réels. Frustrant aussi, parce que si j'ai bien compris la fin : le monde qui effectue les simulations par rapport à John Macbeth est en fait lui-même une simulation... Ça va jusqu'où comme ça ?

24 novembre 2016

Poussières d'os

Un matin, des coups retentissent à la porte. Encore adolescente, Grace prend peur. Cette enfant sauvage vient de subir une greffe du cœur et refuse d’ouvrir à l’inconnue qui crie son nom. Quelques instants plus tard, elle assiste au meurtre de cette femme dans la neige. Il s’agit de sa mère, qu’elle n’a pas vue depuis onze ans.
Enceinte jusqu’au cou, l’agent Macy Greeley est chargée d’enquêter sur cet assassinat et sur le passé de Grace. Elle revient sur les lieux d’une ancienne affaire, la disparition d’un groupe de jeunes filles à la frontière canadienne, des années plus tôt…


Poussières d'os de Karin Salvalaggio

Poussières d'os de Karin Salvalaggio, 329 pages, Bragelonne, 2016

Mon avis : Avant tout je tiens à remercier Babelio et les éditions Bragelonne pour cette lecture, lue dans le cadre d'une édition de masse critique. Et je remercie tout particulièrement les éditions Bragelonne : pour la petite histoire ce livre aurait du arriver un mois plus tôt... Il s'est malheureusement perdu dans le labyrinthe lapostique et n'est jamais arrivé à bon port. Compte-tenu de la date d'envoi affichée sur le colis, nul doute que l'éditeur a effectué un deuxième envoi, or absolument rien ne l'y obligeait, d'autant que rien ne prouvait que le livre n'était pas arrivé. Donc oui, vraiment, merci Bragelonne !

À 18 ans, Grace Adams, abandonnée par sa mère à l'âge de 7 ans, vit avec sa tante dans une maison assez reculée par rapport au reste de la ville. Elle se remet lentement d'une intervention pour une greffe cardiaque. Un jour, alors que sa tante est sortie, elle va assister au meurtre d'une femme par la fenêtre de sa chambre. Tiraillée entre la peur de faire face au meurtrier et celle de venir en aide à cette inconnue, elle finit par sortir la rejoindre dans la neige et va alors découvrir qu'il s'agit de sa mère, méconnaissable tant elle a maigri.
Macy Greeley, à deux doigts d'accoucher, se retrouve sur l'enquête. Si elle a été choisie ce n'est pas par hasard : elle a déjà enquêté dans cette même ville, dix ans plus tôt, sur une affaire de disparition. Dès lors la seule question qui se pose : qui a tué la mère de Grace et pourquoi ?

Le style de l'auteure est agréable à lire. Les descriptions ne sont pas trop lourdes, mais largement suffisantes. En revanche j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, en particulier concernant le personnage de Jared, l'un des ambulanciers qui a secouru Grace après qu'elle ait rejoint sa mère. L'auteure a beaucoup trop insisté sur sa vie personnelle à mon goût. Connaître les personnages s'est une très bonne chose, mais pas de là à empiéter sur le reste de l'histoire sans y apporter d'éclaircissements. Mise à part ce point de détail, je n'ai pas rencontré d'autre difficulté particulière.

Le personnage de Grace est assez complexe, on a beaucoup de mal à la cerner mais on va finir, petit à petit, par comprendre ce qui l'a amenée à développer une personnalité si particulière. J'ai particulièrement eu du mal à déterminer si elle faisait preuve de courage ou d'insouciance absolue. Le fait qu'elle parte rejoindre sa mère alors qu'un tueur rôde dehors et qu'elle ignore même qu'il s'agit de sa mère en est un premier exemple.
Macy, de son côté, est un personnage attachant mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle reste attentive aux moindres détails et sait se montrer particulièrement attentionnée.
Enfin Jared est un personnage attachant lui aussi, mais en même temps on a un peu envie de le secouer par les épaules pour lui ouvrir les yeux sur son attitude. Pour le coup, il est un peu trop attentionné, au point de ne pas se rendre compte qu'il peut laisser planer le doute sur ses intentions / sentiments avec certaines personnes, ce qui va lui valoir pas mal de problèmes.

L'énigme est relativement complexe et plutôt sordide. Il faut dire que l'auteure reste plutôt avare en révélations dans la première partie du livre. Il est donc difficile ne serait-ce que d'essayer de se faire une opinion, tant on manque d'informations. Pour autant cette première partie n'est pas ennuyeuse, loin de là. Au contraire elle permet d'asseoir au mieux le caractère de chacun (mais un peu trop pour Jared, comme je le disais plus haut). Par la suite, les révélations vont être distribuées au compte-goutte, le tout jusqu'au final, dont on finit par se douter mais vraiment juste au moment d'arriver au point crucial, parce que l'auteure le veut bien. Avant cela, pour ma part, je ne me serai doutée de rien. J'ai trouvé le final assez original, dans le sens où on ne le vit pas, du moins pas entièrement. Si on assiste à une bonne partie des évènements avec les personnages, une deuxième partie est rapportée par la suite, ce qui permet de nous laisser pendant 2 ou 3 pages, le temps de la transition, avec pas mal de questions, auxquelles l'auteure va finir par répondre.

J'ai donc passé un excellent moment avec Poussières d'os. Encore merci à Babelio et Bragelonne pour m'avoir permis de découvrir cette auteure. Il ne reste plus qu'à attendre qu'elle sorte un prochain livre.