Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe.
Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Mørck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque d’entraîner le Département V dans l’œil du cyclone.
Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire.
Victime 2117 de Jussi Adler-Olsen, 572 pages, Albin Michel, 2020
Mon avis : Dans cet opus des enquêtes du Département V, nous suivons deux enquêtes en parallèle, l'une prenant plus de place que l'autre. Une réfugiée est retrouvée morte en Méditerranée et sa photo va faire la une des journaux. C'est alors que des appels anonymes vont être passés auprès du Département V, annonçant de graves évènements d'ici quelques temps. Impossible de tracer les appels, ou encore de savoir quand aura lieu la catastrophe. D'un autre côté Assad, découvrant la photo du corps, va se retrouver bouleversé et va finir par révéler son histoire aux membres de l'équipe du Département V.
Le ton de ce livre est bien loin de ce qu'on a pu connaître par le passé. Pour autant on y retrouve en partie l'ambiance que l'on connaît par l'intermédiaire de ces appels anonymes, qui vont être l'occasion pour l'un des personnages de remettre le pied à l'étrier pour notre plus grand bonheur.
Mais ce qui domine le tout est bel et bien l'histoire d'Assad qui donne un ton plus anxiogène et dramatique que jamais à ce récit. On découvre Assad sous un angle différent, un Assad qu'on ne connaît pas vraiment, mais pour autant il reste Assad, un personnage que l'on aime, auquel on s'est attaché au fil du temps et pour qui et avec qui on s'inquiète un peu plus à chaque page.
La force de ce livre réside également dans les relations entre les personnages, que ce soit par rapport à Rose d'une part mais aussi et surtout la relation entre Carl et Assad. On y découvre un lien extrêmement fort entre les deux protagonistes et on se rend compte de ce que chacun est prêt à faire pour l'autre.
D'autres relations vont être mises en avant mais je n'en dis pas trop.
Côté intrigue, je passerai rapidement sur celle des appels anonymes : bien qu'on ait hâte que la personne soit attrapée sachant ce qu'il est capable de faire, je l'ai surtout perçue comme une façon de réintroduire un personnage et en approfondir un autre pour les prochains livres de la série. Et très honnêtement, ce n'est pas ce qui m'a tenue en haleine. Je n'avais qu'une hâte retrouver Assad et Carl et découvrir comment cette traque haletante autour du passé d'Assad allait se terminer.
Autant dire que ce livre est un véritable page-turner. Assurément, aucun des personnages n'en sortira indemne. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le conseille vivement. Quant à moi, j'ai hâte de retrouver l'équipe dans le prochain opus, Sel.