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18 janvier 2023

Victime 2117

Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe.
Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Mørck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque d’entraîner le Département V dans l’œil du cyclone.
Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire.

Victime 2117 de Jussi Adler-Olsen

Victime 2117 de Jussi Adler-Olsen, 572 pages, Albin Michel, 2020

Mon avis : Dans cet opus des enquêtes du Département V, nous suivons deux enquêtes en parallèle, l'une prenant plus de place que l'autre. Une réfugiée est retrouvée morte en Méditerranée et sa photo va faire la une des journaux. C'est alors que des appels anonymes vont être passés auprès du Département V, annonçant de graves évènements d'ici quelques temps. Impossible de tracer les appels, ou encore de savoir quand aura lieu la catastrophe. D'un autre côté Assad, découvrant la photo du corps, va se retrouver bouleversé et va finir par révéler son histoire aux membres de l'équipe du Département V.

Le ton de ce livre est bien loin de ce qu'on a pu connaître par le passé. Pour autant on y retrouve en partie l'ambiance que l'on connaît par l'intermédiaire de ces appels anonymes, qui vont être l'occasion pour l'un des personnages de remettre le pied à l'étrier pour notre plus grand bonheur.
Mais ce qui domine le tout est bel et bien l'histoire d'Assad qui donne un ton plus anxiogène et dramatique que jamais à ce récit. On découvre Assad sous un angle différent, un Assad qu'on ne connaît pas vraiment, mais pour autant il reste Assad, un personnage que l'on aime, auquel on s'est attaché au fil du temps et pour qui et avec qui on s'inquiète un peu plus à chaque page.

La force de ce livre réside également dans les relations entre les personnages, que ce soit par rapport à Rose d'une part mais aussi et surtout la relation entre Carl et Assad. On y découvre un lien extrêmement fort entre les deux protagonistes et on se rend compte de ce que chacun est prêt à faire pour l'autre.
D'autres relations vont être mises en avant mais je n'en dis pas trop.

Côté intrigue, je passerai rapidement sur celle des appels anonymes : bien qu'on ait hâte que la personne soit attrapée sachant ce qu'il est capable de faire, je l'ai surtout perçue comme une façon de réintroduire un personnage et en approfondir un autre pour les prochains livres de la série. Et très honnêtement, ce n'est pas ce qui m'a tenue en haleine. Je n'avais qu'une hâte retrouver Assad et Carl et découvrir comment cette traque haletante autour du passé d'Assad allait se terminer.

Autant dire que ce livre est un véritable page-turner. Assurément, aucun des personnages n'en sortira indemne. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le conseille vivement. Quant à moi, j'ai hâte de retrouver l'équipe dans le prochain opus, Sel.

24 août 2021

1991

En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l'école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l'affaire des Disparues du Sud parisien. L'état des lieux est simple : entre 1986 et 1989, trois femmes ont été enlevées, puis retrouvées dans des champs, violées et frappées de multiples coups de couteau. Depuis, malgré des centaines de convocations, de nuits blanches, de procès-verbaux, le prédateur court toujours.
Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu'à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d'entrer en possession d'une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu'il a pu imaginer...


1991 de Franck Thilliez, 500 pages, Fleuve Éditions, 2021

Mon avis : Dans le dernier roman de Franck Thilliez, nous retrouvons le personnage de Sharko, mais un Sharko différent de celui que nous connaissions auparavant puisqu'il s'agit là de la première enquête à laquelle il a participé, ce qui nous fait remonter, comme le titre du livre l'indique, en 1991. Alors qu'il sort de l'école de police, on l'envoie directement aux archives pour tenter d'élucider une ancienne enquête restée sans suite jusque-là, s'intéressant aux meurtres de plusieurs femmes de 1986 à 1989. En plus d'enquêter seul sur ce mystère, il va participer à une autre enquête. En effet, un jour un homme se présente au poste, signalant avoir reçu des courriers étranges, l'ayant mené vers la photo d'une femme attachée à un lit avec une adresse. Sans en référer à sa hiérarchie, Sharko décide de se rendre à l'adresse indiquée pour s'assurer qu'il ne s'agit pas là d'un canular. Comme on peut s'y attendre, ce n'en est pas un.

Sur cette simple décision, on retrouve déjà cette spontanéité que l'on connaît bien à Sharko. Pour autant, comme je le disais, c'est un Sharko différent par d'autres aspects, un Sharko qui n'a pas encore été marqué par les évènements tragiques que l'on connaît, un Sharko qui tient à rappeler le protocole à sa hiérarchie... et qui va se rendre compte très vite, que certains jouent avec ce protocole. C'est donc un Sharko très naïf par rapport à la réalité du terrain que l'on découvre ici. J'ai trouvé cela très intéressant et cela permet vraiment de réaliser en quoi sa première enquête a pu impacter sa façon de travailler par la suite. Ici Sharko va devoir faire des choix qui vont l'amener à reconsidérer beaucoup de chose dans sa façon de voir les choses. Nul doute qu'une première enquête doit être particulièrement importante dans la vie d'un enquêteur.

Et quelle enquête ! Comme toujours, Franck Thilliez parvient sans mal à nous surprendre et à nous plonger dans une ambiance sombre et angoissante en abordant des thématiques qui sont loin d'être anodines. J'ai fini par comprendre l'idée générale par rapport à l'identité du coupable des crimes de 1991, avant la fin. Toutefois, cela ne m'a pas gênée car ce n'est pas le seul mystère qui plane dans ce roman.

Autant dire que je me suis laissée happer du début à la fin dans ce roman, que ce soit par la galerie de personnages, l'enquête, les thématiques abordées, le suspense que Franck Thilliez installe dans les différents évènements.

Vivement le prochain !!

25 février 2021

La Nuit des enfants rois

Pour mon avis sur La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric, j'ai volontairement choisi de ne pas vous mettre le résumé de la version que j'ai en ma possession (et dont je vous donne les détails sous la photo) mais plutôt celui du Livre de Poche. En effet je trouve le résumé de chez France Loisirs, pour l'édition de 1982, extrêmement spoilant. Le résumé que je vous mets ici est beaucoup moins détaillé.

Sélectionné parmi les meilleurs romans par toute la presse, La Nuit des enfants rois se déroule à toute allure, comme un merveilleux film, d'où l'on sort ébloui.
Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l'a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu'il ne soit de leur côté... Alors, s'ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, La Nuit des enfants rois.


La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric, 286 pages, France Loisirs, 1982

Mon avis : J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre du fait de la plume de l'auteur que j'ai trouvée assez lourde. Et finalement, en avançant dans le livre, j'ai compris que le style d'écriture collait au personnage que l'on suivait. À partir de là, ma lecture est devenue plus fluide. Je n'ai pas lu d'autres livres de cet auteur, donc je suis bien incapable de dire si c'est son style habituel ou si, effectivement, il s'est "adapté" à son personnage, mais c'est vraiment l'impression que ça me donne.

L'auteur nous plonge dans une ambiance liée à la technologie en suivant le personnage de Jimbo Farrar, surdoué, dont le travail consiste notamment à interagir avec une intelligence artificielle. Attention, des passionnés d'informatique pourraient trouver que ce livre a mal vieilli. Personnellement ça ne me gène pas. La plupart du temps, je parviens à me mettre dans le contexte de l'époque à laquelle un livre a été écrit. Jimbo va découvrir 7 enfants qui sont comme lui, via un programme lancé à travers le pays pour étudier le comportement des enfants face aux ordinateurs. Il va rencontrer ces enfants, mais ne va finalement rien dire à personne.

On va alors les retrouver plus tard quand ils sont adolescents, rassemblés à l'occasion d'un évènement lié à ce programme. Ils ne se connaissent pas, mais malgré cela ils vont se rassembler, se "reconnaître" via un lien très particulier. Alors qu'ils sortent dans un parc public, ils vont être attaqués et de là leur vie va changer.

J'ai trouvé dommage que les personnages, hormis Jimbo, ne soient pas plus développés. Encore que j'aurais aimé en savoir plus sur l'enfance et l'adolescence de Jimbo, qui finalement ne nous sont présentées ici que pour faire un parallèle avec les 7 génies qu'il a découvert. On ne rentre pas vraiment dans le détail.
Concernant les enfants, leur psychologie n'étant pas approfondie, on ne comprend pas les choix que chacun va être amené à faire à l'issue de ce livre.
Et ce qui reste très obscur pour moi : le lien qui s'est tissé entre eux... Il n'est pas du tout expliqué. Je m'attendais à plus de détails, mais finalement rien. Ce n'est absolument pas crédible.

Quant au dénouement, je l'ai trouvé trop facile. Une facilité qui est clairement en lien avec cette psychologie des personnages très peu développée en dehors du drame qu'ils ont vécu une nuit dans un parc.

J'ai lu ce livre très rapidement car j'étais happée par les évènements, je voulais savoir comment tout cela se terminerait et j'attendais des réponses à mes questions. Mais finalement, je suis ressortie de ma lecture frustrée.

J'ai trois autres livres de l'auteur dans ma PàL, je ne leur tourne pas le dos. J'ai quand même envie de découvrir un autre livre de Bernard Lenteric, et ne pas rester sur ce point de vue.

08 février 2021

Colère noire

Un industriel est retrouvé mort dans sa baignoire et les premiers éléments accréditent la thèse du suicide. Mais pour le capitaine Daniel Magne, il s'agit d'un meurtre. Reste à trouver le coupable, et c'est le début d'un jeu de domino mortel qui se met en place. Chaque suspect devient victime et les morts se succèdent.
De Paris à New-York en passant par l'Afrique du Sud, l'enquête s'annonce pleine de rebondissements et truffée de périls pour Magne et sa coéquipière Lisa Heslin.

Colère noire de Jacques Saussey

Colère noire de Jacques Saussey, 466 pages, French Pulp Éditions, 2017

Mon avis : Colère noire m'a permis de découvrir la plume de Jacques Saussey. Je n'avais jamais lu de livre de cet auteur. J'ai trouvé le style d'écriture de Jacques Saussey très agréable et en cela il pourrait se lire facilement. Néanmoins, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire (je modère un peu cela par le fait que mon esprit vagabonde un peu ailleurs ces derniers temps de façon générale). D'une certaine manière, on sent qu'il s'agit d'un premier livre qui va être là en grande partie pour poser les personnages principaux. De ce fait il y a beaucoup de longueurs dans la première moitié du livre avec une enquête qui piétine énormément.

J'avoue ne pas avoir compris au final pourquoi certains personnages étaient présentés. La fin me laisse entrevoir qu'ils seront peut-être plus intéressants dans les livres suivants (pour l'un des personnages en tout cas). Mais pour le moment, je ne peux pas en être certaine.
J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Lisa qui n'y va pas franchement pas quatre chemins et à qui j'ai eu un peu envie de donner des baffes par moment.
Quant à Daniel Magne, on sent qu'au fond il était un peu comme elle mais que désormais, en tant que supérieur il essaie de faire les choses dans les règles histoire de s'assurer par exemple que certains éléments de preuve ne soient pas rejetés par un tribunal.
Certaines relations entre les personnages sont plutôt attendues et je n'ai pas eu beaucoup de surprises sur ce point. J'ai senti un schéma assez classique. À voir comment cela évoluera par la suite.

Le rythme commence vraiment à s'accélérer à un peu plus de la moitié du livre avec un évènement très particulier qui va être à l'origine d'une course contre la montre. À ce stade il faut commencer à s'accrocher : la victime était profondément détestée de beaucoup de personnes. Donc autant dire que les suspects sont nombreux. À un certain point je commençais un peu à m'embrouiller les pinceaux (mais rappelons que je ne suis pas suffisamment attentive en ce moment). L'auteur va alors nous faire voyager dans plusieurs pays. Mais pour ce qui est de la résolution de l'intrigue en tant que telle, je n'ai pas eu le sentiment de pouvoir y prendre part mais juste de découvrir les révélations les unes après les autres. Ceci dit ce dernier aspect ne m'a pas spécialement dérangée dans ma lecture.

En revanche, un point en particulier m'a gênée : le vocabulaire utilisé à certains moments. À plusieurs reprises, l'auteur va utiliser le terme de "race" en parlant de certaines personnes, et il fait référence à un personnage, de façon quasi-systématique, en le nommant "le noir". Il n'est pas question ici pour moi de faire polémique. J'ai toujours fait la différence entre les auteurs d'un côté et leurs écrits de l'autre qui, il ne faut pas l'oublier, sont avant tout le reflet des personnages et non de l'auteur. Toujours est-il que ce sont des termes qui m'ont dérangée.

Donc au final, je dirais qu'il s'agissait pour moi d'une entrée en matière avec les livres de l'auteur et en particulier ces personnages. Je trouve dommage qu'il ait fallu attendre plus de la moitié du livre pour que ça bouge enfin. Mais je pense que cet aspect des choses est plus lié au fait qu'il s'agit d'un premier livre pour planter le décor. Ça n'a pas été une mauvaise lecture pour moi, j'ai d'ailleurs aimé l'écriture de Jacques Saussey dans son ensemble et je compte clairement découvrir la suite, mais pour autant pour le moment je ne suis pas totalement emballée non plus. Affaire à suivre donc...

06 février 2021

La Maison du Péril

Alors que Hastings et Hercule Poirot sont en vacances à St Loo, une station balnéaire du sud de l'Angleterre en Cornouailles, ils vont faire la connaissance d'une jeune femme qui prétend avec désinvolture avoir échappé à la mort suite à plusieurs accidents.

Là où certains pensent qu'elle affabule, Hercule Poirot va découvrir des éléments qui le poussent à penser que non seulement elle dit vrai, mais de surcroît on chercherait à l'éliminer.

Ils vont donc tenter de découvrir qui cherche à tuer Nick et par la même lui sauver la vie. Pour se faire ils se rendent chez elle, dans la maison nommée La Maison du Péril.

La Maison du Péril d'Agatha Christie

La Maison du Péril d'Agatha Christie, 241 pages, France Loisirs, 1999

Mon avis : J'avance doucement mais sûrement dans ma découverte / redécouverte (selon les titres) des livres d'Agatha Christie selon leur ordre de parution. J'ai beau avoir déjà lu pas mal de livres de cette auteure, elle arrive toujours à me surprendre. J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Hastings et Poirot dans ce livre qu'est La Maison du Péril.

On y retrouve cette atmosphère typiquement anglaise, mais aussi ces personnages très effacés pour certains, un peu exubérant pour d'autres, ou encore mystérieux. Et notamment ils rencontrent le personnage de Nick, cette jeune femme qui semble prendre la vie à la légère alors même qu'elle vient d'échapper à un meurtre sans s'en rendre compte sous les yeux de Poirot et Hastings. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui apporte de la fraîcheur malgré les évènements. J'ai l'impression de le dire de plus en plus souvent sur les romans d'Agatha Christie. L'auteure parvient quasi systématiquement à insérer à un personnage qui apporte de la légèreté et de la gaieté dans les livres, jusqu'à un certain point cependant.
En revanche les autres personnages, ne sont pas trop creusés, très probablement une volonté claire de l'auteure pour brouiller les pistes et nous emmêler un peu plus l'esprit sur l'identité du coupable.
J'ai également aimé la dynamique entre Poirot et Hastings (quelque chose me dit qu'Hastings doit beaucoup moins l'aimer), avec un Poirot qui ne peut s'empêcher de faire des remarques très directes et pas très positives à ce pauvre Hastings qui réagit avec un flegme qui n'appartient qu'à lui.

J'ai bien cru que, pour une fois, j'avais résolu l'énigme avant la fin. J'hésitais entre déception et sentiment ultime de victoire... j'ai vite déchanté : certes j'avais senti quelque chose, mais il s'est avéré que ce n'était qu'une infime partie de l'énigme et que j'étais bien loin du compte. L'auteure m'a totalement surprise, une fois de plus.

Si vous n'avez pas encore lu La Maison du Péril, je vous invite vivement à le faire. Il se lit comme on boit du petit lait. Parmi les livres d'Agatha Christie que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, il fait, à mon sens, partie des meilleurs.